Le courant ne passe pas au 2eme rallye Charbonnieres les Bains Classic

Le 17 mars 2018 a eu lieu le 2eme Rallye Charbonnières les Bains Classic. 

Organisé par l'association la Roue, elle autorise des véhicules non émetteurs de Co2 sans limite d'âge. 

Au milieu des mamies vrombissantes et malodorantes (l'odeur d'essence m'a ramené des années en arrière) figuraient 4 véhicules électriques de 2015 à 2018: Bmwi3 60Ah, Renault Zoé 40kWh et deux Leaf 40kWh dont un modèle Tekna que nous avait prêté Nissan Lyon Nord Bymycar. 

J'arrive de Caluire et je suis à 95% de batterie sur le parking de Charbonnière. 

Le temps est froid, autour de 3 ou 4 degrés, et il pleut.

Les pires conditions  d'autonomie pour nos véhicules.   


Avec ses 22 kWh de capacité, le Bmw i3 de Philippe est celle qui a la plus petite autonomie. 

L'organisation n'a rien prévu pour qu'on se recharge au départ, la Ville non plus. 

Seule solution, essayer de gagner quelques kilomètres grâce à un groupe électrogène mais la charge coupe continuellement...

Ça n'a pas commencé que nous nous sentons déjà le parent pauvre de ce rallye. 

Avec la Leaf 40 je me sens plutôt confiant si la pause de midi nous permet de recharger en 6kw pendant une heure et demie.

Elle m'annonçait hier quelques 266km....théoriques. 


Cela dit je totalise près de 100.000km sur une Leaf 24kWh, une expérience au France Electrique Tour en Leaf 24 et env200 24kWh.

Je sais gérer l'autonomie et même la panne sèche.

Nos concurrents et collègues d'infortune de Renault Lyon (ouest?) et Nissan Lyon Sud sont des novices en VE. 

Les commerciaux Renault semblent croire en l'autonomie de leur Zoe tandis que chez Nissan Lyon Sud, l'ancien directeur de la concession d'Annonay semble avoir abdiqué d'avance.

Quant à Philippe avec sa i3 il ne rêve que d'en découdre avec les Porsche et leur montrer ce qu'est une béhème :-) 

Le rallye est censé faire 300km entre Pilat et Monts du Lyonnais!


Martial et moi allons satisfaire aux vérifications d'usage, de la voiture et des pilotes. 

Et nous prenons des idées pour le rallye Via Rhona Electric Tour  ainsi que des croissants et du café! 

Devant l'entrée du Casino de Charbonnières, Nissan autobernard (Lyon Sud) a exposé une Leaf Visia 40 kWh. 

Martial et moi sommes perplexes sur le look des enjoliveurs presque pleins. C'est une question d'aérodynamique mais les commerciaux partagent notre avis... esthétiquement discutable.

Nous portons désormais le numéro 27 et il me semble qu'il y a bien 40 équipages et 80 personnes. 

Le Hall du Casino est bondé. Sans sono, les organisateurs ont du mal à faire entendre leurs consignes et les élus à intéresser la foule. 

Nous retenons une idée, celle que l'électrique semble un peu la caution morale du rallye au milieu de ce plateau fumant. 


Une façon pour l'organisation de récupérer des fonds publics notamment grâce à la Région en brandissant un drapeau vert.

Les organisateurs évoquent l'avenir avec la filière hydrogène pour faire plaisir au représentant de la région. Le maire rappelle que le Casino de Charbonnières est en réalité sur sa commune de la Tour de Salvagny. 

Je sens qu'on va prêcher dans le désert pour cette 2ème édition "ouverte aux VE".

Contre mauvaise fortune bon coeur, j'admire les belles mécaniques, je filme une Mustang qui a du mal à démarrer. Toutes ces anciennes me rappellent mon enfance ou mon adolescence.


Les électriques sont groupées entre les anciennes en régularité et les anciennes en balade.

Philippe part comme un dératé!  -Rires- et j'ai failli le suivre ce qui m'a valu un avertissement. Nous devons respecter un décompte au départ. 

Martial, mon copilote, assure. Je me méfie juste des directions et il trouve toutes les "lettres" qui jalonnent le parcours. 

Nous perdons l'autre Leaf noire. Je fais une pause physiologique (ma vessie a moins d'autonomie que la batterie) et nous perdons aussi la Zoé. 

Nous retrouvons les autres à la pause café à Saint Héand. Puis nous nous perdons.

Philippe a disparu devant et il est déjà branché tandis que nous nous trompons d'itinéraire. Complétement paumés, on sollicite le GPS.

On finit par se retrouver zone de la Bruyère à Montbrison. 



Nous sommes environ à 19% et 56km d'autonomie à la pause repas et la borne de Montbrison, une 22kw Ac, se trouve assaillie par quatre VE. 

Voyant que le marché a eu lieu et que les prises sont sorties, ous interpellons un employé de mairie peu compréhensif qui nous dit de ne pas nous brancher.
De guerre lasse, nos partons au restaurant où le gérant nous tire aimablement une rallonge. 

Après le repas, nous apprendrons que les concurrents de la Zoé, qui n'avaient que le CRO, sont partis chez Renault. 

Jean-Marc Bombrun avec l'autre Leaf préfère rejoindre un Auchan et revenir ensuite sur Charbonnières poser la voiture.  

Philippe a pu repartir avec le plein de sa Bmw i3. 


Je laisse le volant à Martial qui peut tester les 150ch, le propilot et la e-Pedal. 

Notre stratégie, rejoindre une Sodetrel assez proche et récupérer plus loin le parcours du rallye, entre Feurs et Ste Foy l'Argentière. 

C'est l'occasion de constater une autonomie réelle de 190km dans des conditions de température et de relief très défavorables.

La borne Sodetrel délivrera 43kw pendant 25 bonnes minutes avant de passer à 32kWh vers 70%. 

Je trouve la recharge assez efficace puisqu'on est passé de 19% à 71 % en 27 min, le temps de boire un café, checker la borne sur Chargemap et passer un coup de fil. 

La température de batterie a augmenté sans surprise et cela nous arrange puisque la voiture affiche désormais 186km en D.

Inutile de rester plus longtemps puisque nous savons d'expérience  que la charge diminue fortement ensuite. 

Nous repartons  en mode balade et j’expérimente le propilot sur route. Il voit les lignes et se déclenche, puis ça bipe et le volant vert disparaît quand il ne les voit plus. 

Il vaut mieux rester vigilant. Surtout si on arrive sur une fin de créneau de dépassement, la voiture part à gauche car la ligne axiale disparait! Ça fait bizarre et on comprend pourquoi il est conseillé uniquement sur autoroute ou 2X2 voies. 

La e-pedal aussi est un coup à prendre pour ne pas générer d'à coups inconfortables pour le passager. 

Martial a mieux compris en essayant ladite pedale...

Et moi j'ai jubilé en me tirant la bourre 2 minutes avec une ancienne barquette Marcadier-Barzoï que j'ai laissé passer pour constater qu'en reprise de 30 à 130 kmh j'étais catapulté dans son capot arrière! 

J'espère qu'il a halluciné en voyant ma calandre dans son rétroviseur!


Heureusement que j'ai eu ce moment jouissif d'amusement car la remise des prix a fini de nous achever, Martial et moi. 

Une incompréhensible 1ère place a été remise au pifomètre à la Leaf de Lyon Sud à une heure où presque tous les participants étaient partis. 

Ah non j'oubliais, des conducteurs d'anciennes, qu'on croyait avoir gonflé avec nos arguments pro-VE, sont venus nous voir pendant la soirée: ils croyaient que Martial était un vendeur de VE! LOL 

Il y a donc eu du positif. J'espère juste que l'an prochain, si nous décidons d'y retourner,  le tracé tienne compte de nos contraintes de charge et que l'organisation (excepté le "placier" super sympa en Kangoo!) ne nous traite pas comme la cinquième roue du carrosse. 

par Sébastien GALL