Chasseurs de prime

Vous souvenez vous des Baladurettes? Des Jupettes? 

Ces primes à la casse censées favoriser l'économie.
Vous souvenez nous du bonus écologique de 7.000€ pour l'achat d'une voiture électrique? Puis de 6.300€? 

 

Le superbonus de 10.000€ pour l'achat d'une électrique (6.000€) et la mise au rebut d'un vieux diesel (4.000€) antérieur à 2006 va passer à 8.500€. 

La prime à la casse du diesel n'ouvrant plus droit en 2018 qu'à 2.500€.

Et encore, ce diesel devra être antérieur à 2001, ce qui réduit les opportunités, mais ouvre le champ aux vieilles essences d'avant 1997.

 

Cette mesure pourrait bien hâter certains, qui gardaient un vieux diesel dans un coin, à se décider pour l'achat d'un véhicule électrique avant fin 2017.

Mais incitera-t-elle les constructeurs à baisser légèrement leurs prix en 2018. Ces derniers ne profitent ils pas de ces aides pour gonfler leurs tarifs selon les pays et les bonus qu'ils proposent?   (dessin de Marc Borot)


Sur cette image tirée du site de NISSAN Belgique, vous pouvez constater des prix et des bonus différents des nôtres.

Côté constructeur, j'imagine que ce doit être un véritable casse-tête de concevoir des prix qui tiennent compte des bonus et offrent un tarif final à peu près équivalent d'un pays à l'autre. 

Nous comprenons pourquoi nous ne connaissons pas encore les tarifs de la Leaf 2018 pour la France. 

La situation est la même dans chaque Pays qui offre sa propre prime, certaines régions ou autres collectivités y allant de son aide elle aussi.


Un tableau comparatif de 2016 tiré du site des échos montre bien les disparités des aides publiques à la voiture électrique. 

 

Je déplore que la Norvège n'y figure pas car elle fait partie des Pays les plus en faveur de la mobilité électrique. 

 

Les chiffres des ventes (1% des ventes de véhicules neufs) font aussi apparaître la nécessité de suventionner encore ce secteur pour l'aider à décoller.

 

Les nouvelles mesures sont forcément financières. Les ménages non imposables voient leur prime passer de 1.000€ à 2.000€ pour l'achat d'un véhicule électrique d'occasion.

Les aides baissent sur le neuf, mais augmentent sur l'occasion. Ce qui veut dire qu'on peut articuler l'écologie et le social. 


tableau tiré d'Automobile-Propre


L'argent reste de le nerf de la guerre. 

 

Mais quand on aura réussi à convaincre le grand public que la voiture électrique revient au même prix que le thermique grâce au bonus écologique, y aura-t-il encore des freins à l'achat? 

 

L'autonomie? Elle évolue à la hausse. C'est surtout que les conducteurs ont vraiment une idée erronée du niveau d'autonomie journalière  dont ils ont vraiment besoin.

 

La recharge? L'automobiliste lambda a tellement l'habitude d'aller à la station qu'il s'imagine forcément devoir recharger sur des bornes de charge.  Où se trouve la borne de charge la plus proche pour vous? Moi? Juste à côté de mon garage. C'est une prise 220v... AH BON? Et oui... faire le plein à domicile, en voilà une révolution!


Alors c'est vrai qu'en immeuble il est plus compliqué de se recharger à domicile. Mais là aussi le réseau s'agrandit de jour en jour.

 

Ce qui manque au conducteur moyen, c'est qu'il n'identifie pas les points de charge dans son environnement contrairement aux stations d'essence. (voir Chargemap)

 

Mais au final, ce qui décide l'acheteur, c'est l'ESSAI. C'est là dessus qu'il va falloir mettre le paquet pour vendre des voitures électriques. Communication, information, et essais. 

Et c'est là dessus que nous, association d'utilisateurs, on a notre rôle à jouer! 

par Sébastien GALL